Les pressions des chefs d’établissement augmentent, en cette fin de deuxième trimestre, quant aux bilans périodiques et au L.S.U. Petit vademecum de résistance.
Cela conduit à des dérives qui mettent à mal notre liberté pédagogique : évaluation de l’accompagnement personnalisé ou des parcours, alors qu’ils sont déjà évalués dans le cadre des enseignements, positionnement des élèves sur les domaines du socle en cours d’année alors que ce travail doit être fait uniquement en fin de troisième trimestre (fin de Sixième et fin de Troisième), demandes de détailler les "éléments de programmes travaillés pendant la période", au prétexte que l’édition des bulletins serait bloquée sans ces informations... Alors même que certains logiciels, comme PRONOTE, ne sont pas toujours en adéquation avec les directives du ministère(1).
On en arrive à des situations ubuesques. Dans certains établissements, en fin de premier trimestre, les bulletins s’étalaient sur 2 ou 3 pages, la colonne réservée aux compétences empiétait sur celle des appréciations qui n’apparaissaient que de façon tronquée. Certains chefs d’établissement en sont même venus, devant le désastre annoncé, à supprimer tous les éléments du programme travaillés que les collègues avaient déjà inscrits ! Voire même à renoncer à envoyer des bulletins avec les « éléments de programme travaillés ».
Face à cela, les collègues sont désemparés car il est bien difficile de comprendre la finalité et le fonctionnement de cette usine à gaz. Ils sont également exaspérés par le temps perdu, alors qu’ils sont pris par la surcharge de travail générée par la réforme.
Il faut donc rappeler que :
la rubrique « éléments de programmes travaillés durant la période » du LSU peut être renseignée à l’aide du menu déroulant prévu à cet effet, en lien avec les programmes disciplinaires (mais en économisant nos forces !). Si le rapport de force le permet, on peut aussi bloquer la machine en ne remplissant aucune case ou en cochant tous les items.
les enseignants sont maîtres de leurs appréciations dans le respect des textes réglementaires.
« Les enseignants sont responsables de l’ensemble des activités scolaires des élèves [...] Ils procèdent à leur évaluation » (LOI n°2013-595 du 8 juillet 2013, rapport annexe).
« La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce dans le respect des programmes. Le conseil pédagogique [...] ne peut porter atteinte à cette liberté » (article L912-1 du Code de l’Éducation).
« Le conseil pédagogique n’est en aucun cas décisionnaire et ne peut imposer des modalités d’évaluation à l’ensemble des personnels » (article L912-1-1)
le socle commun de connaissances de compétences et de culture n’a pas à être validé ni évalué au cours de l’année (contrairement au socle précédent de 2005) ; seul est obligatoire le positionnement des élèves en fin de cycle : c’est le conseil de classe de troisième trimestre de Sixième et de Troisième qui statue.
Cette mise en place laborieuse du LSU montre encore une fois l’incompétence du ministère dans cette réforme et le mépris qu’il affiche envers le travail des enseignants, envers les élèves et leurs parents. Le SNES a demandé au ministère, en date du 2 mars, de donner des consignes écrites aux IPR et aux chefs d’établissement, sans réponse pour l’instant.