26 novembre 2025

Catégories et métiers

La nouvelle grille des AED en CDI : une avancée minimale, des enjeux majeurs

La nouvelle grille des AED en CDI : une avancée minimale, des enjeux majeurs

Présentée comme une amélioration, la nouvelle grille des AED en CDI ne répond que marginalement aux attentes des personnels. Derrière l’ajustement technique des premiers échelons, les augmentations restent dérisoires et les freins à la cédéisation persistent, révélant une politique ambiguë envers des agents pourtant indispensables au quotidien des établissements.

Lors du Comité social académique du 4 novembre, l’administration a répondu à la demande du SNES en acceptant que la grille indiciaire des assistants d’éducation (AED) en CDI soit retravaillée afin que les durées des deux premiers échelons soient réduites : le premier passant de trois à un an, le deuxième de trois à deux ans. Cette révision permet un passage plus rapide en début de carrière et équivaut, au final, à un gain automatique d’un échelon par rapport au projet initial. Les AED cédéisés en 2022 accéderont ainsi directement au troisième échelon dès la mise en place de cette nouvelle grille.

Si cette mesure représente une amélioration technique du déroulé de carrière, son impact financier reste très limité. Elle se traduit par une augmentation d’environ 16 euros brut par mois, soit autour de 12,50 euros nets, une somme jugée largement insuffisante, par notre syndicat, face aux difficultés sociales que rencontrent les personnels AED. Le SNES-FSU rappelle que ces agents occupent des fonctions essentielles au fonctionnement des établissements, alors que leurs rémunérations demeurent très en deçà des besoins réels, dans un contexte d’inflation et de précarité persistante.

Sur le plan budgétaire, lors du groupe de travail ad hoc du 24 novembre, auquel le SNES participait, l’institution affirme que la mesure est « soutenable ». Pour mémoire, le financement de cette masse salariale repose sur un budget académique, et non ministériel comme pour les AESH par exemple. Elle assure également qu’il n’existerait pas de lien entre la politique de cédéisation et les contraintes financières. Ces déclarations interrogent, alors même que le nombre de CDI a un effet mécanique sur la masse salariale et que des consignes de limitation des CDI circulent auprès des chefs d’établissement. Le corps d’inspection a d’ailleurs rappelé lors d’un groupe de travail que « le CDI n’est pas une fin en soi », signalant une volonté de freiner la stabilisation des personnels les plus précaires.

La nouvelle grille doit encore être formellement présentée au CSA académique du 9 décembre, étape qui permettra de confirmer ou non les arbitrages retenus. En parallèle, l’administration souhaite instaurer des entretiens individuels annuels pour tous les AED, qu’ils soient en CDI ou non, et a demandé l’élaboration d’un document type pour cadrer ces entretiens. Le SNES-FSU insiste pour que ces outils ne servent pas à déporter la responsabilité des décisions d’avancement vers les CPE, et rappelle que celles-ci doivent rester clairement assumées par les chefs d’établissement, sans ambiguïté sur les rôles de chacun.

Christian Laine - SNES secteur vie scolaire.

Pour plus d’informations je contacte le SNES vie scolaire