7 mars 2022

Sections départementales

Le collège de Saint Vit interpelle l’Inspection académique

Le collège de Saint Vit interpelle l'Inspection académique

Étaient présents :
Barry Christine, enseignante, représentante élue au C.A.
Faucoup Nathalie, représentante de parents élue au C.A.
Guarinos-Klein Céline, enseignante représentante élue au C.A.
Gutierrez Valérie, enseignante représentante élue au C.A.
Tissot Jenny, enseignante, représentante suppléante élue au C.A.

M. Durand, Inspecteur d’Académie du Doubs
Mme Ribeiro, cheffe de la Division de l’Organisation Scolaire (DOS) au Rectorat
M. Arnoult, Secrétaire Général de la DSDEN 25

Nous avons été reçues à l’Inspection Académique pendant près d’une heure ce vendredi 4 mars 2022 à 10h. Après les présentations nous avons eu la parole tour à tour.
À la demande de Monsieur l’Inspecteur d’Académie, nous avons expliqué les raisons de la demande d’audience, en nous appuyant sur le courrier envoyé à ses services ainsi que sur la motion déposée au C.A.
Nous avons insisté sur la difficulté que nous rencontrions à l’heure actuelle avec les effectifs à 30 en 3e cette année, en réexpliquant que l’an dernier déjà, nous avions dû faire un choix entre les niveaux de troisième et de quatrième concernant un effectif proche de 30 (une classe de 3e étant maintenant à 31).
Nous avons ré-évoqué la diversité des parcours des élèves et l’importance de ces niveaux charnières que sont la 6e et la 3e.
Nous avons mentionné les difficultés dans lesquelles se trouvent bon nombre de nos élèves de sixième cette année (difficultés familiales et éducatives liées aux conditions sanitaires mais pas seulement), parlé du nombre de PAP mis en place dans chaque classe et exprimé notre inquiétude concernant des effectifs encore plus chargés l’an prochain.
Nous avons mentionné les incidents en vie scolaire. Nous avons précisé que Saint-Vit était un établissement qui accueillait une section d’enseignement adapté et que l’inclusion n’était pas compatible avec des effectifs pléthoriques, que les locaux étaient saturés, et que les moyennes statistiques concernant des CSP favorisées recouvraient des réalités disparates et trompeuses. Nous avons souligné le dynamisme démographique de la ville.
En fin de discussion nous avons également évoqué la perte de sens de notre métier par des conditions d’enseignement dégradées, notamment en raison du manque de moyens. Interrogée à son tour, Mme Faucoup a assuré les représentants de l’administration du soutien des représentants de parents d’élèves dans les actions qui seront éventuellement organisées.

En réponse à ces requêtes l’Inspecteur d’Académie a demandé à madame Ribeiro d’expliquer à la délégation le fonctionnement de la répartition des moyens et en particulier le principe de l’allocation progressive des moyens, choix académique.
Cette allocation concerne tous les collèges de l’académie, privés comme publics. Elle dépend du taux d’élèves boursiers, de l’indice de position sociale, de l’indice d’éloignement -anciennement indice de ruralité - et des résultats aux évaluations à l’entrée en sixième. Elle a signalé que Saint-Vit avait un indice de position sociale élevé, 5 sur une échelle de 5, cet indice ne prenant pas en compte les catégories socio-professionnelles des élèves de SEGPA. Avec un taux d’encadrement cible à 28,75, Saint-Vit - qui se situe à 28, 62 - est « en-deçà de cette limite ; on n’est pas loin de l’effectif de 30 par classe, mais on ne les dépasse pas » ; d’après les calculs faits par l’inspection académique, nous avions pour cette année une marge de 33 élèves, calculs refaits sous nos yeux.
Madame Ribeiro nous a ensuite donné des précisions concernant le calendrier, la première phase de préparation et les ajustements en juin en fonction d’éventuels mouvements (déménagements, orientations) tout en précisant que les projections démographiques sur l’académie sont négatives, reconnaissant que ce n’est pas forcément le cas à Saint-Vit.
Monsieur l’Inspecteur d’Académie précise qu’il « ne souhaite pas qu’on dépasse les 30 élèves en sixième » . Il nous invite à revenir en délégation au mois de juin et nous assure de suivre la situation de manière « vigilante », affirmant qu’il « ne peut, à ce stade, ventiler l’ensemble des moyens », et qu’il lui faut « garder une réserve ». « Le fait d’ouvrir des classes qui ne seraient pas nécessaires aurait des incidences sur les postes et les services. »
À cet argumentaire nous précisons que nous préfèrerions un effectif de 25 élèves par classe à l’effectif cible de 30, et que l’éducation est un investissement et non un coût. Monsieur l’Inspecteur d’Académie nous répond que c’est « un souhait entendable et légitime mais que tout est malheureusement une question de budget, que la loi de finances concernant l’éducation nationale a été adoptée et que le gouvernement a fait des choix d’allégements d’effectifs des classes dans le premier degré », ceci au détriment des autres niveaux en raison d’un « jeu de vases communicants ». Il nous rappelle les échéances électorales à venir et admet que le coût à long terme des restrictions budgétaires dans l’éducation nationale sera bien supérieur, en terme sociaux.
Interrogé sur la possibilité de pouvoir récupérer 29 heures d’ici le mois de juin il admet que la probabilité est très faible. Il nous invite à redemander une audience au mois de juin et nous assure d’un courrier adressé au chef d’établissement à partir du 20 juin concernant les ajustements pris. Au mieux nous pouvons espérer récupérer 12, 15, 18 heures maximum.
Nous l’informons que cette audience fera l’objet d’une concertation avec nos collègues ainsi qu’avec les parents d’élèves et que nous déciderons ensemble des suites à donner à cette entrevue. Alors que nous n’avions pas évoqué la possibilité de contacter la presse, il précise que si les journalistes l’appellent, « il leur fournira des éléments objectifs concernant la situation de notre établissement, à savoir que nous sommes dans une situation objectivement dans la norme, étant même plutôt favorisés ».
Madame Ribeiro nous invite à surveiller le taux de boursiers de taux 3 qui lui-même agit sur l’indice de position sociale : en effet, les statistiques ne correspondent peut-être pas tout à fait à la réalité du terrain, certaines familles ne demandant peut-être pas les aides auxquelles elles auraient droit. Cet indice est revu tous les ans.

Pour la délégation,
Céline Guarinos-Klein, représentante élue des personnels enseignants au collège de Saint-Vit