Les séries technologiques remises en question ?

Ou quand la « Valorisation des formations technologiques de l’enseignement scolaire et supérieur » conduit à une baisse des capacités d’accueil !

La dernière réforme du Bac a une fois de plus aggravé la désaffection de la voie technologique au profit de la voie générale à cause, entre autres, de la disparition des enseignements d’exploration.
A la session 2020 (ancien Bac) les élèves se présentant au bac technologique représentaient 28,66 % des élèves passant un bac général ou technologique. Ce pourcentage est tombé à la 1re session du nouveau Bac à 27,57 %. Cela peut paraître peu mais représente une baisse de près de 3,8% du poids de la voie technologique.

Plusieurs signalements nous sont remontés concernant la situation des STMG dans l’académie... D’un côté les professeurs principaux de Seconde d’un lycée bisontin ont été, dès la fin des conseils de classe du premier trimestre, invités par leur Proviseur à retravailler l’orientation des « trop nombreux élèves envisageant une Première STMG ».
De l’autre côté plusieurs lycées de l’académie voient leur DHG réduite avec une perte de voilure en STMG. On peut notamment citer le lycée Armand Peugeot de Valentigney (lire à ce sujet : Lycée Armand Peugeot : opération lycée mort le mardi 8 février).

Il ne s’agit pas d’une coïncidence mais bien d’un choix politique. L’Etat et les Régions ont signé le 21 décembre 2021 un accord-cadre sur la « Valorisation des formations technologiques de l’enseignement scolaire et supérieur ». Celui-ci prévoit dans le cadre du schéma régional des formations technologiques de « maîtriser le développement de la série STMG à moins de 50% des effectifs de la voie technologique ». De fait, en l’absence d’actions concrètes à destination des séries technologiques et notamment de celles qui ont été malmenées ces dernières années, ce nouveau quota de « limitation » ne peut se traduire que par une diminution mécanique des capacités en STMG.
La secrétaire générale de l’Académie a elle-même affirmé devant deux élèves médusés du lycée Armand Peugeot que « la filière STMG n’est pas porteuse d’emplois et de débouchés pour les élèves » et n’est pas « suffisamment ambitieuse » (audience du lycée Armand Peugeot au Rectorat le 04/02).

Avec cette proposition de « quota » nos responsables imaginent qu’au sein de la voie technologique les flux d’élèves sont transposables d’une série à une autre. Peu importe les affinités des élèves avec un champs technologique. Peu importe qu’il faille changer d’établissement pour changer de série...
Ce dispositif va donc seulement amplifier le transfert d’élèves de la série STMG vers la voie générale avec de fortes craintes quant à leur réussite.

La voie technologique est une voie de réussite. Encore faut-il se donner les moyens de réellement la valoriser.