La baisse programmée de 85,5 heures à la rentrée au Lycée Armand Peugeot de Valentigney suscite depuis trois mois le mécontentement du personnel de l’établissement, des fédérations FCPE et PEEP, et des représentants des élèves. Après une journée de grève très suivie et une manifestation réunissant enseignants, parents d’élèves et élèves, une audience au rectorat, des rassemblements, des courriers au recteur et à l’inspecteur d’académie, aux élus, plusieurs motions au Conseil d’Administration, une pétition, le rectorat persiste dans son intention d’enlever près d’une centaine d’heures au lycée pour seulement 5 élèves de moins. C’est du moins sur cette très légère baisse (921 élèves prévus à la rentrée 2022 contre 926 cette année) que le rectorat a acté la suppression de tant d’heures et que les membres du CA ont largement, et à deux reprises, voté contre la Dotation Horaire Globale présentée en février. Les courriers adressés aux enseignants et aux élus pour expliquer cette suppression de moyens avancent pourtant des raisonnements qui ont de quoi laisser pantois.
L’inspecteur d’académie justifie ainsi à la sénatrice que le lycée "perd de façon progressive des élèves", alors que de 2015 à 2020 ce sont 286 élèves de plus qui ont été scolarisés dans l’établissement. Le précédent recteur, quant à lui, affirme au député qu’il a accordé au lycée, pour la rentrée scolaire 2022, "une dotation supplémentaire exceptionnelle de 48 heures"... Que faut-il comprendre ? Que le rectorat voulait en fait retirer 133,5 heures à la rentrée ? La nouvelle rectrice n’est pas plus claire dans son courrier : elle argue d’abord que le lycée n’aurait plus que 888 élèves prévus à la rentrée, chiffre pourtant jamais communiqué aux membres du CA ni à l’établissement, et maintient donc la baisse des moyens, tout en ajoutant qu’elle a « fait le choix de financer des structures pouvant accueillir jusqu’à 974 élèves ». L’administration n’est plus à 100 élèves près pour justifier l’inacceptable...
On attend avec impatience le prochain argumentaire du rectorat, car nul doute que ces réponses confuses voire contradictoires ne vont pas apaiser la grogne de la communauté éducative de l’établissement.
9 mai 2022