La hausse des moyens alloués pour la rentrée 2017 aux établissements scolaires francs-comtois fait figure de goutte d’eau dans la mer : 82 postes pour 1200 écoles, 150 collèges et 65 lycées...
Le ministère vient de communiquer les chiffres de la rentrée 2017 : pour l’académie de Besançon, 82 postes de plus. Une bonne raison de se réjouir... à condition de ne pas regarder le bilan sur une période plus longue. La création de 152 postes en tout depuis 2013 est loin de compenser les 934 postes supprimés sur la période 2008-2012 ! Sur la période 2008-2017, nous arrivons à un solde de -782 postes pour -241 élèves.
Il faudra beaucoup de sagacité aux services rectoraux pour savoir comment répartir ces postes sur les quelques 1400 établissements scolaires de l’académie. Le taux d’encadrement du système éducatif français continuera d’être l’un des plus faibles d’Europe, la difficulté scolaire persistera. Les différentes études PISA ont montré au fil des ans que la part d’élèves en grandes difficultés est passée de 4 % en 2000 à 22 % en 2015 en France. Tous les indicateurs indiquent que la France est le pays où le destin scolaire est le plus lié à l’origine sociale des élèves.
Pour inverser cette tendance, il faudrait cesser le saupoudrage de moyens et l’empilement de dispositifs hors la classe inefficaces, pour concentrer les efforts sur le cours. Un seul remède : diminuer le nombre d’élèves par classe de façon significative, notamment dans les établissements de l’éducation prioritaire.
Cela passerait non seulement par un effort conséquent en termes de budget, mais aussi nécessairement par une véritable revalorisation du métier, qui n’attire plus les étudiants : l’an dernier, quelques 2500 postes étaient restés vacants après concours faute de candidats. Il n’est pas dit que le ministère réussisse à créer les 8700 postes supplémentaires annoncés.