Depuis l’automne 2002, une statue de Victor Hugo, œuvre d’Ousmane Sow orne l’esplanade des Droits de l’Homme de la ville de Besançon. Victor Hugo dont le premier roman, Bug Jargal, avait pour héros un esclave révolté, a lutté pour l’abolition de l’esclavage ; c’est par admiration pour les engagements et l’œuvre de ce géant de la littérature que le sculpteur sénégalais a tenu à lui donner les traits et la stature d’un vieux sage africain. C’est l’honneur des édiles bisontins de l’époque de lui avoir donné l’occasion de le faire.
Des paroles aux actes
À l’automne 2022, à l’issue d’une restauration qui a redonné à ce bronze son éclat premier, une partie de la droite locale s’est gaussé de la couleur du visage’’ trop noir !’’. Ces critiques ont ouvert la voie à l’extrême droite ; deux de ses membres sont passés à l’acte en blanchissant le visage de la statue et en l’affublant d’un écriteau raciste. Cet acte engendré par un racisme assumé et revendiqué, nous renvoie aux heures sombres de notre histoire.
En janvier 2023, la justice est passée…
Au Sénégal, Ousmane Sow avait coutume d’emmener ses visiteurs sur l’île de Gorée, lieu de départ de la traite négrière : il savait qu’il ne faut jamais oublier et rester mobilisé-es : ‘’le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde’’.
Jean Pierre Billot