Les dispositifs UPE2A (unités pédagogiques pour les élèves allophones arrivants) se sont déployés dans notre académie ces dernières années en raison d’un nombre important d’enfants allophones scolarisés dans le second degré. Pour autant la pérennité de fonctionnement de ces dispositifs interroge au regard des dotations allouées qui baissent à chaque rentrée scolaire...
Jusqu’à la rentrée 2019, un dispositif (complet) UPE2A ouvrait droit à une dotation de 18 heures-postes (HP) et 8 heures-supplémentaires-années (HSA), les 18 HP correspondant au poste FLE (français langue étrangère) et les 8 HSA permettant de rémunérer la coordination du dispositif, les heures des autres enseignants intervenant dans le dispositif... A la rentrée 2020, seules 6 HSA ont été attribuées. Et pour cette rentrée 2021, nouvelle restriction : 4 HSA. Le nombre d’heures supplémentaires a donc été divisé par deux en deux ans. Certes l’administration met le focus sur l’effort académique consenti en ouvrant plusieurs dispositifs depuis quelques années, notamment en lycées. C’est un fait, mais cette baisse régulière de la dotation en HSA a permis, ne serait-ce qu’en regardant la situation des collèges du Doubs, d’économiser 44 HSA en deux ans ! C’est un autre fait.
Dans ces conditions, la prise en charge de ce public à besoins particuliers par les enseignants sera moins importante. L’inclusion ne permet pas tout loin de là, les élèves primo-arrivants ont besoin d’une prise en charge particulière et ne peuvent pas se retrouver « noyés » dans un groupe-classe (de plus en plus grand d’ailleurs) quelles que soient les disciplines et les niveaux. Les heures-supplémentaires sont aussi utilisées pour rémunérer la nécessaire partie coordination des personnels en charge des classes. Si ces personnels ne sont plus payés, comment vont fonctionner les dispositifs ? Une fois de plus, on compte sur la conscience professionnelle des enseignants, tout en méprisant leur travail. Comment peut-on utiliser un autre mot que le mépris quand on estime que les enseignants peuvent continuer à faire un travail sans les rémunérer ?
A propos de mépris, la situation des UPE2A des collèges du Doubs interroge : lors des instances dédiées à la dotation en janvier dernier, la répartition horaire a donc été actée (malgré un double vote contre de la FSU), mais dans la communication des dotations aux chefs d’établissement, la dotation en heures-supplémentaires des UPE2A n’a pas été attribuée immédiatement, le DASEN a réuni en visio-conférence les chefs d’établissements concernés 4 jours après l’instance pour leur annoncer que finalement, il avait décidé de n’allouer que 3 HSA sur les 4 prévues, l’heure non donnée servant à faire un « pot commun » dont les heures seraient redistribuées en fonction des projets déposés... Une fois de plus, comment ne pas parler de mépris ? Le fonctionnement des instances, les représentants des personnels sont méprisés, les professeurs en charge des UPE2A le sont, et dans cette situation, les chefs d’établissement concernés aussi !
Ce dernier point sera l’objet d’une intervention lors de la prochaine instance départementale ainsi qu’auprès de M. le Recteur.